Rencontre avec Jérôme Allavena
Jérôme Allavena explore les potentialités du trait et de la ligne. Dans son travail, le dessin devient un lieu d’expérimentation. Dessinateur, il aime s’exprimer dans d’autres domaines comme la peinture ou la sculpture.
Une belle rencontre de Marguerite La Rochelaise lors de la présentation de son exposition « BRONCO+ » à la Chapelle des Dames Blanches à la Rochelle.
Jérôme Allavena, en trois mots ?
C’est chaud ! (rires) Intrigue, temps et mystère… J’aime bien le côté détective dans lequel je mets les gens au travers de mon travail. Pas évident de choisir trois mots… Je dirais aussi le mouvement, le temps et la ligne.
Ton plus beau souvenir ?
Pas évident… J’ai du mal avec ça. Il n’y a rien qui me vient, comme si tout s’était effacé. J’ai un très mauvais disque dur ! (rires)
Ton rêve le plus fou ?
Etre vu, être compris. Suffisamment vu pour que le dialogue soit suffisamment installé afin que mon œuvre me survive. Aujourd’hui la question du temps est tellement présente que je me pose forcément la question de ce qui va me survivre. Mon travail sera mon héritage et je souhaite qu’il soit compris dans toute sa complexité, tout ce qui le compose et tout ce qui fera que l’on se rappellera de moi. Je ne verrais peut-être pas ce rêve se réaliser mais j’ai ce désir là. Dans mes échanges, dans mes dialogues, avec une grande ouverture d’esprit, de tolérance et de bienveillance. Quelque chose qui constitue un quotidien le plus supportable possible. C’est aussi un désir de gérer émotionnellement mon quotidien et que le partage se passe au mieux avec beaucoup de plaisir.
Futur(s) projet (s) ?
Mon grand projet qui arrive est l’exposition solo à la Galerie Houg à Lyon en septembre 2024. Je vais travailler dessus très vite. L’exposition se déroulera pendant la biennale d’Art contemporain. De plus j’inaugure le nouveau lieu de la galerie qui passe d’un espace de 35m² à Paris à un espace de 250 m² à Lyon. C’est aussi donner de l’ampleur au travail, le laisser respirer, pouvoir s’étaler. Travailler autant de variables que le désir le permet. Il faut juste le temps et les moyens de le faire. Cela donne un contexte complètement différent aux œuvres, comme ici à la chapelle des Dames Blanches. Les œuvres ici ont des respirations que l’on ne peut avoir dans un petit espace. J’attends avec impatience de pouvoir investir un nouveau lieu et des échanges avec le public. Un public qui je l’espère recevra mon travail avec la même bienveillance que j’ai reçu ici à la Rochelle. Je vais y consacrer tout mon temps désormais. Il faut identifier les endroits où l’on trouve du plaisir et en produire le plus possible. J’ai la chance de ne jamais m’ennuyer car je travaille toujours. A partir du moment où tu fais ce qu’il te plait, tu ne travailles pas en fait. (rires)
Le(s) mot(s) de la fin ?
Les mots de la fin m’évoquent quelque chose qui serait fini alors j’ai envie de dire que dans mon travail c’est plutôt le potentiel. Là où l’on pourrait croire qu’il y a une touche finale, l’esprit et l’imagination prennent le relais. Chaque pièce, chaque œuvre est comme un « teaser », quelque chose en devenir, une graine, un début. Là où l’on pourrait croire qu’une œuvre est finie, elle n’est en fait que le début de quelque chose dans la tête de celui ou celle qui regarde.
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