François Sabourin, comédien, performer, musicien, metteur en scène et auteur selon les projets. Il est aussi le guide loufoque des visites à la Dada proposées par les Tours de La Rochelle.

Une belle rencontre de Marguerite La Rochelaise

François Sabourin, en trois mots ?

Iconoclaste, Panoramique, sincère

Ton plus beau souvenir ?

Je vais te raconter une histoire en rapport avec l’art contemporain. J’ai 18 ans, je fais de l’autostop pour aller visiter un très bon copain à Lusignan. Je pars de Poitiers, avenue de la Libération, les voitures ne s’arrêtent pas, je m’ennuie un peu et je vois une affiche de Bernard Lavilliers qui fait une tournée dans la région. Je sors mon marqueur et lui fait une belle paire de moustaches un peu comme les tiennes (rires). Je lui fais des belles boucles d’oreilles et lui taggue sur le front le nom de mon association qui s’appelait Malice. Une voiture arrive, s’arrête et je pars. Quelques mois plus tard, je suis étudiant à la fac, un copain vient me voir et me dit : » Il y a un tableau au Confort Moderne qui s’appelle Lavilliers Malice, j’ai pensé à toi il faut que tu ailles le voir ». C’est la première fois que je mets les pieds dans un Centre d’Art. Je suis accueilli par Michel Di Falco, l’impresario de Jacques Villeglé qui exposait ses œuvres dans le lieu dans un programme qui s’appelait « Apparitions concertées » réalisé avec le musicien Pierre Henry. Le mec me dit « Ah c’est toi qui a réalisé le graffiti sur l’affiche de Lavilliers ! Super, c’est bien que tu sois venu. maintenant que c’est devenu une œuvre j’espère que tu ne viens pas pour demander des comptes« . Evidemment non ! (rires). Je découvre donc l’exposition et donc mon graffiti sur le front de Lavilliers transformé en œuvre de Villeglé. Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer l’artiste à ce moment là, qui était trop occupé à signer ses catalogues d’expo. Je pense qu’il n’a même pas entendu que Jean Michel Di Falco lui a glissé que le jeune homme au graffiti était présent (rires). Quelques années plus tard, devenu comédien et en tournée à Poitiers, je vais dormir à l’hôtel. Le matin au petit déjeuner je tombe sur Jacques Villeglé ! J’ai donc enfin pu aller le voir pour lui raconter cette histoire. Grâce à lui j’ai découvert l’art contemporain et son univers personnel. J’ai été ébahi par sa création et son univers poétique, sa puissance graphique. J’ai pu lui dire droit dans les yeux tout le bien qu’il m’avait apporté.

L’artiste Jacques Villeglé à Angers le 25 avril 2009 (JEAN-MICHEL DELAGE – HANS LUCAS – VIA AFP)

Ton rêve le plus fou ?

C’est très égoïste comme rêve. Qu’en tant qu’artiste, un jour, des jeunes gens lisent dans des livres que j’ai fait ces choses là et que ça leur donne de l’inspiration.

Futur(s) projet (s) ?

Je travaille sur l’auteur de science fiction Philip K.Dick avec l’espace Mendès France et Le Lieu Multiple à Poitiers. Une espèce de compagnonnage sur différents projets de création autour de l’œuvre de K.Dick. Ce qui m’intéresse n’est pas tant la dimension effets spéciaux et anticipation mais je suis plutôt admiratif de la qualité de son travail littéraire. Et en tant qu’acteur le plaisir de dire ses mots. Un projet qui va arriver en septembre 2024.

Le(s) mot(s) de la fin ?

Merci de ton invitation. Je me souviens de notre rencontre lors d’une visite à la Dada des Tours de La Rochelle où tu m’avais fait penser au Cardinal de Richelieu avec tes moustaches (rires) et m’être appuyé sur toi pour commenter cet épisode de la vie rochelaise. Je suis toujours très content que des rencontres puissent perdurer. Et je suis ravi d’avoir maintenant rencontré Marguerite !

François Sabourin, des visites à la Dada © Nouvelle République

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Et prenez dates ! Prochaines visites à la Dada des tours de La Rochelle : 31 août, 14 septembre et 12 octobre 2024. Réservation ICI