Rencontre avec Hippocampe Fou
Installé en famille à La Rochelle depuis 2020, Hippocampe Fou vient de sortir son nouveau single « Demi Vieux ». L’occasion de rencontrer ce charmant rappeur passé par le Chantier des Francos en 2013.
Une belle rencontre de Marguerite la Rochelaise.
Hippocampe Fou, en trois mots ?
Aie aie aie ! (rires) Papa, rappeur, rêveur.
Ton plus beau souvenir ?
La naissance de mes enfants. Je ne peux pas choisir, les trois naissances étaient incroyables. Des moments où le temps s’arrête, où tout se remet en perspective. Le point de vue change alors. On comprend que nous ne sommes que de passage. Lorsque j’ai eu ma fille, mon premier enfant à 27 ans, j’ai la même année perdu ma grand mère. Quelque chose de logique s’est alors mis en place comme ces manèges qui tournent dans les fêtes foraines : il faut laisser la place. Les uns disparaissent, des nouveaux apparaissent, c’est le cycle de la vie. L’émotion ressentie à chaque enfant est difficile à retranscrire tout comme la perte d’un être cher. Tant qu’on ne l’a pas vécu on ne peut pas comprendre.
Ton rêve le plus fou ?
Ce n’est pas facile car il y a des rêves qui sont plus de l’ordre de la consommation comme par exemple faire un voyage en famille dans l’Orient Express. Je n’aime pas l’idée que ce soit rattaché à l’argent. Mon rêve serait de me débarrasser de ma nostalgie et mes angoisses et d’être dans le ressenti, dans le présent, dans l’instant. Savourer tous les moments, y compris douloureux, car je pense que les émotions doivent être pleinement vécues et ressenties.
Futur(s) projet (s) ?
Je viens de sortir un nouveau morceau, le premier single d’un album encore un peu secret, plus ou moins en chantier. Mais je commence à savoir où je vais. « Demi Vieux » est la première pierre, le premier extrait. Un nouveau saut dans le vide avec un parachute jamais testé (rires). J’aime bien me renouveler et tester des choses que je n’ai pas encore expérimentées. Prendre des risques en fait. On ne sait jamais si le public va être au rendez vous. Pour moi il faut être raccord avec ce que l’on est. Si l’on propose une nouvelle création, il faut que cela comporte tout ce que l’on a de plus frais, de pus récent. Je n’ai pas envie d’écrire comme je le faisais il y a dix ou quinze ans, mon point de vue a évolué. Je vis aujourd’hui les choses différemment. C’est comme dans un musée lorsque l’on regarde un tableau, on l’interprète différemment en fonction de son âge, selon la vie que l’on a a vécu. C’est pareil pour la musique. Je parle beaucoup de Brassens, j’en parlais déjà il y a presque vingt ans. Aujourd’hui je savoure sa musique pleinement. En tous cas avec le recul et l’expérience que je n’avais pas il y a vingt ans.
Donc un nouvel album en préparation et beaucoup de projets à La Rochelle avec notamment des ateliers d’écriture. J’anime des ateliers depuis une quinzaine d’années. Depuis mon installation à La Rochelle en 2020 je suis appelé régulièrement pour animer des ateliers dans plein de contextes différents : en milieu scolaire, en milieu carcéral, avec des jeunes en difficulté ou en situation de handicap. L’idée est véritablement de transmettre mon savoir faire, partager ma passion. Et si possible, via ces ateliers de sensibilisation à l’écriture, libérer la parole pour certains et surtout (re)donner confiance.
Le(s) mot(s) de la fin ?
Ah la la ! (rires) La vie est courte, vivons la pleinement !
Suivez l’actualité de Hippocampe Fou sur YouTube, Facebook et Instagram.