Thierry Girard Chapelle des Dames Blanches

San Francisco de Campeche de Thierry Girard

La Ville de La Rochelle, la Communauté d’agglomération de La Rochelle et Intermondes – Humanités Océanes présentent l’exposition « San Francisco de Campeche » de Thierry Girard du 1er mars au 14 avril 2024 à la chapelle des Dames Blanches.

Thierry Girard Chapelle des Dames Blanches

L’exposition est le résultat d’une résidence d’artiste organisée du 18 novembre au 5 décembre 2021 à Campeche au Mexique par la Communauté d’Agglomération de La Rochelle dans le cadre d’une coopération décentralisée avec l’Etat de Campeche, avec le soutien du Centre Intermondes.

Chez Manuel de la Cruz Martinez artiste ©Thierry Girard

Chez Manuel de la Cruz Martinez artiste © Thierry Girard

Campeche, ou San Francisco de Campeche, est la capitale de l’Etat éponyme au sud du pays dans la péninsule du Yucatan.
Depuis 2015 l’agglomération de La Rochelle et Campeche travaillent sur la thématique de la ville durable avec une succession de partages d’expérience et de projets communs : l’eau, la protection contre les risques climatiques et aujourd’hui l’urbanisme durable. Deux grands projets sont en cours : la création d’un éco-quartier à San Francisco de Campeche accompagnée par le Ministère français de la transition écologique et la rédaction d’une charte sur l’accompagnement des projets de réhabilitation dans le centre historique entre l’État de Campeche et l’Institut national d’anthropologie et d’histoire INAH.

La résidence organisée dans ce cadre a accueillie Thierry Girard. Le photographe a l’habitude de voyager un peu partout dans le monde, à la recherche des histoires des pays ou territoires, de leur représentation par les arts, la littérature. Il accompagne ses différents projets d’une réflexion critique et littéraire. Son travail est régulièrement exposé en France et à l’étranger, présent dans de nombreuses collections publiques et privées. Il a reçu le prix Niepce. Il a été lauréat de la Villa Médicis hors les murs et des bourses Léonard de Vinci et de la Villa Kujoyama au Japon.

San Francisco de Campeche par Thierry Girard

Autel privé maison de Nery Araos Escamilla ©Thierry Girard.

Autel privé maison de Nery Araos Escamilla ©Thierry Girard.

« Le centre historique de la ville de San Francisco de Campeche, soit la partie comprise entre les remparts édifiés à partir de 1686 pour lutter notamment contre les pirates, fait tout au plus 1 km2.
C’est le cœur d’une ville beaucoup plus étendue qui compte aujourd’hui 220 000 habitants.

Cette partie historique de la ville est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco et comporte 14 rues en damier qui se croisent à angle droit, six dans un sens, huit dans l’autre. Les maisons sont toutes de style colonial derrière des façades alignées et relativement uniformes qui se distinguent chacune par une couleur spécifique. Mais derrière les façades se retrouvent des habitats et des populations très différentes, héritage d’une mixité sociale ancienne lorsque la ville était encore de taille modeste : se côtoient, d’une maison à l’autre, des gens en grande situation de précarité, divers états de la classe moyenne et quelques représentants d’une grande bourgeoisie ancienne.

Cet équilibre social est largement menacé par un double phénomène : d’un côté la hausse générale du coût de l’immobilier renforcé par les contraintes et les normes édictées par l’INAH (institut national d’archéologie et d’histoire) qui contrôle et gère tous les projets de rénovation ou de modification architecturale à l’intérieur du centre historique ; de l’autre, l’attractivité touristique de la ville de Campeche qui incite les propriétaires à privilégier une rentabilité de leurs biens. Tout ceci mène inéluctablement à un processus de gentrification qui exclura à terme les populations les plus modestes du centre-ville.

Portrait d’un Indien Maya village de TinÚn ©Thierry Girard.

Portrait d’un Indien Maya village de TinÚn ©Thierry Girard.

En me promenant dans les rues le premier soir, j’ai remarqué que les volets et les fenêtres qui étaient fermées durant l’après-midi s’ouvraient soudain pour laisser entrer la fraîcheur du soir. Dans les demeures les plus importantes, c’est souvent la grande pièce de réception qui s’ouvre sur la rue ; dans les demeures plus modestes, les pièces sont plus petites et il arrive que cette partie de l’habitation soit transformée en boutique ou en atelier, parfois comme une activité vraiment professionnelle, parfois comme un simple complément à des revenus (souvent une retraite) modestes. Quoi qu’il en soit, l’étrangeté et la diversité de ce qui s’offrait à mon regard ont déterminé
mon choix photographique.

C’est ainsi que chaque soir, après 18 h, je cognais à l’huis des maisons éclairées pour solliciter l’autorisation de photographier les intérieurs et faire le portrait des gens présents, du moins de ceux qui le voulaient bien.

Puis, je me suis aventuré vers les quartiers périphériques, scènes de rues, façades, autres portraits.
Avec toujours cette présence très forte de la religion à travers notamment la représentation de la Vierge de Guadalupe. Sans oublier ce monde maya, historiquement implanté dans le Sud du Mexique, qui révèle son univers dès qu’on sort de la ville. » Thierry Girard

Thierry Girard, biographie

Thierry Girard © Jean-Marc Zaorski

Thierry Girard © Jean-Marc Zaorski

Thierry Girard est né en 1951. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1974, il se consacre à la photographie dès la fin de ses études. Il passe beaucoup de temps en Angleterre et dans le Nord de la France où il réalise ses premières résidences d’artiste : premières commandes, premières bourses de création, premières expositions, premier livre (Far-Westhoek en 1982).

Il se fait connaître pour ses itinéraires, longs périples, marches photographiques et dérives urbaines aux Etats-Unis, en Chine, au Japon, en Inde… un peu partout en Europe y compris en France. Il fouille plus particulièrement l’épaisseur et les histoires des pays ou territoires qu’il arpente. Il s’attache aussi à leur représentation en peinture, comme dans l’ouvrage Hiroshige et La Route du Tokaido, ou leur évocation dans la littérature, comme Homère, Peter Handke, Claudio Magris, Arthur Rimbaud, Victor Segalen… Il accompagne ses différents projets d’une réflexion critique et littéraire.

Régulièrement exposé en France et à l’étranger, son travail est présent dans de nombreuses collections publiques et privées. Thierry Girard a reçu le prix Niepce. Il a été lauréat de la Villa Médicis hors les murs et des bourses Léonard de Vinci et de la Villa Kujoyama au Japon.
Il a publié près de trente livres monographiques et participé à de très nombreux ouvrages collectifs.

Suivez l’actualité de Thierry Girard sur son site, Facebook et Instagram.

San Francisco de Campeche de Thierry Girard, infos pratiques

Exposition du 1er mars au 14 avril 2024 – Vernissage le jeudi 29 février 2024 à 18h00
Chapelle des Dames Blanches 23 Quai Maubec à La Rochelle – Entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 18h et les mercredis et samedis matin de 10h30 à 12h30.

Visites et rencontres à la Chapelle des Dames Blanches
– Scolaires et hors temps scolaires sur rendez-vous
– Visite commentée tous publics le samedi 23 mars 2024 à 14h00
– Visite spécifique à destination des personnes déficientes visuelles le samedi 6 avril 2024 à 14h00
Visites gratuites sur inscription préalable à l’adresse suivante : ch.dames-blanches@ville-larochelle.fr