Christophe et Jonathan (Sine Qua Non Art), Corps et Graphie, Et Marguerite La Rochelaise

Rencontre avec Sine Qua Non Art

La compagnie rochelaise Sine Qua Non Art fête cette année ses dix ans d’existence.

Après un bel anniversaire festif,  Marguerite La Rochelaise a rencontré ses deux créateurs chorégraphes et danseurs, Jonathan Pranlas Descours et Christophe Béranger, qu’elle suit depuis leurs débuts. Toujours une joie de les retrouver.

« 10 ans, c’est l’âge de…déraison! C’est à la fois la fin d’un cycle, où l’on a émergé, où l’on s’est cherché, où l’on s’est trouvé et où l’on s’est affirmé! C’est aussi et surtout le commencement d’un nouvel âge…alors l’heure est au constat, nécessaire, puis vient la célébration, et après ? » Sine Qua Non Art

Christophe et Jonathan (Sine Qua Non Art), Corps et Graphie, Et Marguerite La Rochelaise

Christophe Béranger, en trois mots ?

Oh c’est dur ça !! Cela aurait été plus simple si tu m’avais demandé pour Jonathan (rires). Je dirai Passionné, danse et amour.

Jonathan Pranlas Descours, en trois mots ?

Intuitif, inspiré, débordant (rires)

Ton plus beau souvenir ?

Jonathan : En création ? Ce n’est pas vraiment un souvenir précis mais plutôt une sensation à chaque fois que l’on part dans un projet artistique. J’adore cette excitation des premiers projets, du temps du projet. Quand on voit se former les idées.

Christophe : J’en ai deux qui me viennent à l’esprit… Je peux dire les deux ?  D’abord la création de « Nos souvenirs font désordre ». Nous étions en plein covid, nous avons vécu des moments extrêmement forts qui m’ont marqué à jamais je pense. Avec la conviction de vivre quelque chose d’intense. En second lieu, c’est un souvenir tout frais qui m’a beaucoup ému. On enchaine tellement qu’on n’a pas le temps de revenir sur les choses. C’est cette soirée un peu folle des dix ans que l’on a organisée un peu envers et contre tout, un moment très fort de revoir ce parcours de dix années, le faire revivre et le partager de nouveau.

FLASH BACK PARTY Les dix ans de Sine Qua Non Art

FLASH BACK PARTY Les dix ans de Sine Qua Non Art @ Tous droits réservés

Ton rêve le plus fou ?

Christophe : Je me bats depuis des années en ayant la conviction profonde que la danse et le corps sont d’une grande puissance parmi les arts pour apaiser le monde. L’art en général d’ailleurs. Je pense que la danse a véritablement cette faculté de réunir les gens. Mon rêve le plus fou serait que la danse ait une plus grande place dans les matières générales de l’enseignements, que soit développé  très tôt chez les enfants le rapport au corps. Il faudrait que la danse ait une place plus importante au sein de ce monde.

Jonathan : Arriver à mener un projet qui embarque. Nous avons rencontré plein de familles de créations artistiques en allant travailler à Cuba, en Grèce, en Asie, en Amérique du Sud. J’aimerais que ces familles puissent voyager avec nous à travers le monde. Pour que tout le monde se rencontre. Chacun défend une grande chapelle du corps mais se sent parfois seul et isolé. Nous qui faisons le lien nous rendons compte du grand nombre de similarités entre un danseur cubain et un danseur du Kosovo. Pourtant ils ne se rencontrent jamais, souvent pour des raisons politiques. Mon grand rêve est d’arriver un jour à embarquer tous ces gens dans nos voyages, dans un immense cargo d’artistes. (rires)

Futur(s) projet (s) ?

Jonathan : Nous sommes en cours de création d’un prochaine chorégraphie « Catching Lion needs a thousand dogs », avec quinze danseurs et danseuses, une belle aventure. On est bien au milieu aujourd’hui. Elle sera présentée à La Coursive, scène Nationale de La Rochelle la saison prochaine. Nous montons également une création 2025 qui est pour l’instant écrite et sur laquelle nous réfléchissons. On élabore aussi au fur et à mesure des rencontres, de nouveaux partenaires et collaborateurs. Nous sommes vraiment dans un double chantier de création. Nous avons également deux commandes qui sont à venir.

Christophe : Une en Lithuanie avec la Compagnie nationale et une en Colombie. On a toujours ce rêve et cette envie d’aller ailleurs. Voir ce qu’il se passe ailleurs permet aussi de relativiser ce qui se passe ici chez nous.

Jonathan : Nous allons un peu jongler avec tout ça : les créations, les rencontres et l’encadrement de la promotion des élèves de l’Atlantic Ballet Contemporain du Conservatoire de Danse de La Rochelle. C’est la deuxième génération d’étudiantes et étudiants que nous allons encadrer et nous souhaitons travailler encore plus avec l’université de La Rochelle, faire encore plus de cohésion et des rencontres pédagogiques entre l’université et le conservatoire. C’est cette croisée là aussi qui est intéressante.

Christophe : C’est en fait continuer l’ADN de la compagnie Sine Qua Non Art avec ses trois branches que sont la création, les projets internationaux et la formation de futures générations. Il faut aider ces jeunes, je pense qu’il est de plus en plus difficile de rêver dans ce monde.

Le(s) mot(s) de la fin ?

Jonathan : détachement, sérénité et prise de risque

Christophe : Continuer à se battre et à lutter mais avec une autre arme que sont l’art et la culture. Ce monde devient fou, il y a pour moi véritablement une notion de résistance et de résilience.

Catching Lion needs a thousand dogs création Sine Qua Non Art

« Catching Lion needs a thousand dogs » création Sine Qua Non Art @ Tous droits réservés

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