Martin (Luminet) Garçon et Marguerite La Rochelaise

Rencontre avec Martin Luminet

Coup de cœur de Marguerite La Rochelaise aux dernières Francofolies, Martin Luminet trace son (micro)sillon avec brio depuis sa sélection aux Chantiers des Francos en 2021.

Une belle rencontre avant son concert en salle bleue de La Coursive.

Martin (Luminet) Garçon et Marguerite La Rochelaise

Martin Luminet, en trois mots ?

Aie aie aie… Hmmm en trois mots ? Je dirais artiste, colère (saine j’espère ! Dans le sens de ne pas se laisser apitoyer ou endormir par les choses) et enfin sensible (un mot qui dit bien ce qu’il veut dire).

Ton plus beau souvenir ?

Pour le coup ce n’est pas pour faire du corporatisme mais mon plus beau souvenir est lorsque je suis sorti de scène après mon concert aux Francofolies en 2021 en tant qu’artiste du chantier des Francos. On jouait à La Coursive en première partie de Kid Francescoli. C’était la première année des Francofolies après le covid, on avait traversé deux saisons de vide intersidéral. L’équipe du chanter nous a véritablement soutenu, appelé tous les jours, hyper consciencieux du fait que l’on ne se décourage pas, que l’on ne tombe ni dans le doute ni dans l’oubli. Ne pas entrer dans cet état de sidération qui te fasse te dire que face à tout ce qui se passe dans le monde faire de la musique n’a plus aucun sens… Que l’on ne se décourage pas et que l’on ne soit pas une génération de musiciens sacrifiés. On arrive donc au bout de ces deux ans de chantier confiné, on fait ce concert à La Coursive devant de « vraies » personnes qui finissent la soirée debout et très heureuses. Pas seulement du concert mais aussi par le fait de reprendre le festival, reprendre la vie, reprendre possession de ce que l’on a dans les tripes avec l’envie que tout cela s’exprime de nouveau. Ce souvenir c’est de finir le concert, sortir de scène et me retrouver derrière le rideau de scène avec Ben (Benjamin Geffen) mon musicien et arrangeur. Se prendre dans les bras. Une étreinte qui a duré plusieurs minutes. On était en larmes. On avait vraiment cru que cette sensation ne reviendrait jamais et elle était là, pure et brute. C’était fort et puissant.

Ton  rêve le plus fou ?

Alors moi j’ai un rapport au rêve qui est un peu ennuyeux. En fait j’essaie de ne pas en avoir. Ou plutôt j’essaie de distinguer les rêves et les envies d’accomplissement. J’ai envie d’accomplir des choses à travers la musique et au niveau humain. J’ai l’impression qu’avoir des rêves est un peu mettre quelque chose en vitrine qu’on oublie de regarder. On a une rêve, puis on l’oublie. C’est quoi la fonction du rêve si ce n’est pas un carburant ? Je préfère avoir un objectif, un projet. J’aime bien l’idée d’avoir une destination lointaine. Me fixer une destination lointaine pour un jour y parvenir…ou pas. Mais toujours rester dans le cap de cette destination lointaine. Même si je n’atteins jamais cette terre là, j’essaie d’y aller coûte que coûte.

Martin Luminet - Scène Jean Louis Foulquier - Francofolies 2023 © Rarolin Cougeole

Martin Luminet & Benjamin Geffen – Scène Jean Louis Foulquier – Francofolies 2023 © Rarolin Cougeole

Prochain(s) projet(s) ? 

On est en pleine tournée en ce moment. C’est un projet à part entière qui est un bout de vie. C’est assez dingue et à la fois touchant car on va montrer ce que l’on a dans le ventre depuis un an. On a écrit textes et musiques et on va voir des gens qui les ont entendus, qui à priori sont contents qu’on les partage ensemble. Les vivre ensemble je trouve cela génial. On va véritablement vivre tous ces sentiments ensemble. C’est vraiment le projet pour lequel je fais de la musique, quoi qu’il arrive.

En projet lointain, j’ai sans cesse envie d’écrire. Je crois que pour oxygéner mon écriture de chansons, j’ai envie de me lancer dans une écriture plus éloignée de la musique. Un peu plus long, qui soit aussi plus porté sur l’image que sur la musique. Je ne sais pas encore quelle forme cela prendra mais en ce moment j’écris sur quelque chose qui ne trouve pas de minuterie. J’écris sur le long cours en me disant que cela pourra se transformer en quelque chose qui se lit…En tous cas, j’écris sur quelque chose qui s’étend une peu plus dans le temps pour voir si j’arrive à tenir sur la longueur. Pour entrer plus en profondeur de certains sentiments, certains personnages. Et voir ce que cela pourra m’apporter. Cela me fait beaucoup de bien même si je ne sais pas encore quelle forme cela prendra. C’est peut être ça l’espèce d’étoile que je cherche à atteindre. On suit l’étoile et on voit…

Le(s) mot(s) de la fin ?

Les mots de la fin ? Je t’avoue que le contexte faisant que nous sommes aux Francofolies, j’espère que l’on se dira à bientôt ! C’est juste ça. J’adore La Rochelle et je veux y revenir.

A écouter DEUIL, le nouvel album de Martin Luminet.

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