Rencontre avec Florian Maricourt
Florian Maricourt est artiste, cinéaste, photographe et éditeur. À partir d’un travail de terrain proche de l’ethnographie, il poursuit une recherche artistique et expérimentale sur les possibilités d’habiter le monde.
Une belle rencontre de Marguerite La Rochelaise lors de son exposition « Anordir » à l’Atelier Bletterie.
Florian Maricourt, en trois mots ?
Errance, amour, révolte.
Ton plus beau souvenir ?
C’est drôle car on m’a posé cette question récemment. Et je n’ai pas su répondre… Pourtant j’ai une très bonne mémoire. J’ai plein, plein, plein de souvenirs mais je ne saurais pas en sortir un. Ce n’est en fait pas un souvenir en particulier mais un ensemble de souvenirs qui remontent à mon enfance. Je pense que ce sont les premiers moments ou j’ai éprouvé un sentiment de liberté. Des moments d’enfance qui m’ont marqué. D’ailleurs dans mon art et au quotidien je recherche toujours cette sensation là, encore aujourd’hui. Je pense que ce sentiment de liberté s’estompe peu à peu avec le temps, avec l’âge. L’art est un bon moyen pour chercher à retrouver ce sentiment là.
Ton rêve le plus fou ?
Mon rêve à titre individuel est de continuer à vivre dignement. A titre collectif arriver à se nourrir d’autre chose que du réel. Réinventer des imaginaires, une mythologie collective. C’est un rêve encore plus fou car il est collectif. Pour moi faire de l’art c’est prendre sa part dans ce collectif, avec l’envie que cela existe auprès du plus grand nombre.
Futur(s) projet (s) ?
Il y en a deux à ce jour. Un premier qui concerne ma maison d’édition. Ce que j’ai déjà commencé à faire avec le livre « Anordir« , édité juste avant l’été 2024. C’est mon premier livre. J’aimerais éditer d’autres livres de photographies, au sens large du terme, pouvant inclure d’autres éléments comme des dessins, des textes. En espérant que ce projet devienne viable et permette de résister.
L’autre projet se situera dans Les Cévennes. Un projet multidimensionnel où je pars d’une très vieille maison cévenole qu’un ami a racheté. Je commence tout d’abord à la photographier, à récupérer des choses à l’intérieur. Petit à petit je photographierais le village, les gens du village, les gens passant dans la maison de mon ami… Partir d’un élément très circonscrit dans l’espace et voir où cela me mène avec une démarche un peu intuitive. Partir du réel et voir jusqu’où il est possible de dériver.
Le(s) mot(s) de la fin ?
Je vais citer Antonio Gramsci, philosophe italien : « Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté. ».
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