Jérôme Rapin présente son exposition EX-TRAITS DE CORPS jusqu’au jeudi 6 juin 2019 à La Porte Maubec, 6 rue Saint Louis à La Rochelle

« Figer la vie.

N’en garder que l’essentiel, n’en montrer que l’éphémère, que la fragilité.

La plume de Jérôme file sur le papier, par gestes précis, sans hésitation, comme calculés inconsciemment, guidés par un œil connecté à une main qui connaît déjà le chemin et les courbes à suivre.

L’encre transcrit le corps exposé sur un papier qui devient la mémoire de l’instant.

Mais un corps fragile aussi, fragile par cette capacité à être détruit ou affaibli par un soupçon, une rumeur, une petite maladie. Fragile par sa propension à être la cible et la victime de l’extérieur.

Le jeu de traits -extraits- rendus parfois à la plus minimale expression du corps, traduit cette souplesse et trahit cette fragilité. Les ombres, crues et denses des lavis transcrivent la force et la présence, mais aussi la douleur et la noirceur de l’âme. Les contrastes de ces esquisses les rapprochent d’un exercice photographique, où l’artiste, grâce à cette surexposition, fait disparaître l’inutile, le superflu et ne laisse apparaître que la trace du corps, l’empreinte de sa force et sa faiblesse.

Le temps très court que s’impose Jérôme pour exécuter ces esquisses – de 30 secondes à 10 min – fonctionne comme catalyseur et lui permet à l’instar d’une pose longue en photographie, de faire cette sélection lumineuse naturellement, sans trop avoir le temps de réfléchir ou de rationaliser ses choix. La lumière et les lignes s’imposent d’elles-même et le résultat sur le papier est frappant de simplicité et d’humilité. La disparition des parties de corps fait écho à la disparition de l’âme, la consumation de la vie rongée par la maladie comme un feu emporterait les fibres du bois qu’il brûle.

Ce qui reste est à prendre comme l’espoir et la promesse de la vie. L’oeuvre, petite par sa taille, est très intime et l’observateur, pour en extraire l’essence, devra s’en approcher comme l’a fait Jérôme pour la dessiner. Il tenait son carnet contre lui, dans ses bras, et sa main caressait le papier. Il embrassait le modèle avec ces yeux dans une étreinte intense. L’extrait de ces corps a trouvé le repos à la fin du chemin. Chaque dessin est un pas de plus vers la vie.

C’est par extension, une réflection sur notre passage sur terre, et un hommage à tous ceux qui se battent pour survivre. » Mina Perr-Joe

Exposition jusqu’au 6 juin 2019 – La Porte Maubec, 6 rue saint Louis à La Rochelle – Entrée libre tous les jours de 15h00 à 20h00

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