Carole Marchais Tour de la chaine La Rochelle

De bâtir, nos cœurs se sont perdus

Le Centre des monuments nationaux propose dans les Tours de La Rochelle, à la Tour de la Chaîne, l’exposition « De bâtir, nos cœurs se sont perdus » de Carole Marchais, du 26 avril au 9 juin 2024.

Carole Marchais Tour de la chaine La Rochelle

Les tours de La Rochelle occupent une situation centrale au sein de la ville et marquent très fortement le paysage. Qualifiées de patrimoine de proximité, elles ont un rôle à jouer dans l’accès de tous aux arts et à la culture. La proposition d’une résidence d’artiste est un moyen de permettre aux habitants de La Rochelle d’accéder à la création contemporaine par le prisme de ce patrimoine qu’ils côtoient quotidiennement mais aussi de se le réapproprier sous une autre forme. Ce projet est construit avec la volonté de faciliter l’accès à la création contemporaine et la compréhension par tous en s’appuyant sur un élément de patrimoine très ancré dans le quotidien des populations locales.

C’est dans ce contexte qu’il a été proposé à l’artiste Carole Marchais une résidence de février à avril avec des temps de recherche, des temps de rencontre et de médiation et une phase de restitution sous forme d’exposition permettant de tisser plusieurs relations : monument / territoire / artiste / création / habitants.

© Carole Marchais

© Carole Marchais

De bâtir, nos cœurs se sont perdus

Dans la perspective de concevoir une création pour la Tour de la chaîne, Carole Marchais s’est intéressée au lien, à l’interaction entre pierre et végétal, entre patrimoine bâti par l’homme et patrimoine naturel. A partir de ce territoire littoral, mettant en parallèle constructions de pierre et constructions végétales, son attention s’est portée sur le concept de bâtisseur, et de ce que cela pouvait raconter de notre monde.

Les Tours, édifices remarquables de La Rochelle, ont été construites pour protéger la ville, ayant à la fois une fonction défensive et de demeure. Elles ont parfois été détruites sur certaines parties, remaniées, restaurées au cours du temps. Elles sont le symbole d’une mémoire historique et d’une richesse patrimoniale nationale.

Leur environnement a évolué au fil des siècles, la mer qui venait jusqu’aux remparts, les marais, les espaces arborés (parc, esplanade, rue, jardins). L’extension, la densification de la ville, l’évolution des activités portuaires ont eu et ont un impact sur l’évolution de ces espaces et sur la présence végétale.

© Carole Marchais

© Carole Marchais

Les végétaux tant terrestres que marins sont également des bâtisseurs, indispensables à l’équilibre de notre planète. Leur protection, leur maintien, leur développement ou leur disparition ont à voir avec différents enjeux actuels et futurs.

L’installation présentée dans la Tour de la chaîne, est inspirée de ces environnements et des questions qu’ils peuvent porter. Demain, qu’aurions-nous à défendre, qu’aurions-nous à bâtir ?

Dans la construction d’un paysage, Carole Marchais met en jeu, tant dans le dispositif scénique proposé que dans le processus de création, la perspective de construire, de détruire, de réparer ou de dégrader.

Carole Marchais, biographie

Carole Marchais © Mr J

Carole Marchais © Mr J

Carole Marchais est une artiste française née en 1970.

Après une formation universitaire et un parcours professionnel en géologie et en aménagement, elle s’engage dans une voie artistique en 2000. Sa pratique de la sculpture en fonderie puis en taille directe évolue en 2008 vers la création d’installations et d’assemblages.

Depuis 2005, elle vit à La Rochelle. Elle travaille principalement dans le cadre de résidences. Elle est membre, depuis 2019, du collectif Essence Carbone, dont les ateliers sont hébergés au sein de l’hôpital psychiatrique Marius Lacroix.

Plasticienne, elle créé des installations in situ, le plus souvent éphémères, et des assemblages qui portent un regard sur notre environnement quotidien. Une sensibilité de l’éphémère, un regard mélancolique, au sens de la conscience du passage du temps, de l’impermanence. De quelle façon habitons-nous un lieu, et inversement dans quelle mesure celui-ci nous habite-t-il ? Quel regard l’approche artistique peut apporter sur celui-ci et comment le geste plastique peut venir lui-même habiter de la façon la plus juste l’espace investi …

Une enfance contemplative en milieu rural, une formation universitaire en sciences puis en géographie ont façonné son regard et ont fortement contribué à la construction de sa pratique artistique.

Son travail s’est construit autour d’expériences de résidences, et est indissociable de la rencontre avec un lieu, un environnement. Il se caractérise par une sensibilité aux matériaux et à l’espace. Le paysage et le végétal y occupent une place prépondérante. Les thèmes de la fragilité, de la transition, de l’impermanence en tissent la trame. Au fil des ans, ses recherches se sont naturellement recentrées sur les enjeux environnementaux.

Carole Marchais © Tous droits réservés

Carole Marchais © Tous droits réservés

Dans la continuité d’une série initiée depuis quelques années sur la mélancolie (Fossile / Contemplation de la chute / Mélancolies végétales/ Ce dont nous nous souviendrons – Le dernier dîner), ses recherches se poursuivent et évoluent dans une réflexion sur la mémoire, le témoignage, la trace de ce qui nous entoure et que nous mettons parfois à rude épreuve.

Si nous devions projeter le souvenir que nous pourrions garder de notre monde, des entités qui le composent et qui nous sont précieuses mais dont nous pourrions contribuer à menacer l’existence, que garderions nous ? Si nous devions anticiper une mémoire, une archive de celles-ci, quelles formes conserverions-nous ? Dans cette conscience, notre regard peut-il contribuer à faire évoluer nos postures ?

« Je comprends peu à peu que cette approche du souvenir, de la mémoire dans mon travail se rapproche de celle d’un témoignage. Il y a dans ce processus de témoignage d’une forme que l’on pourrait perdre, l’idée d’une reconnaissance, et par celle-ci peut-être une première étape de réparation ou de prendre soin. »

« De bâtir, nos cœurs se sont perdus » de Carole Marchais, infos pratiques

© Carole Marchais

© Carole Marchais

Exposition du 26 avril au 9 juin 2024

Tous les jours de 10h à 13h et de 14h15 à 18h30 – Tarif : exposition comprise dans le droit d’entrée des tours de La Rochelle

Cette exposition bénéficie du soutien d’Atibel.

Tous solidaires Photo © Julien Chauvet - Ville de La Rochelle

© Julien Chauvet – Ville de La Rochelle

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