Xadalu © Intermondes Humanités océanes

Xadalu, Petit Nord cherche grand Sud

Dans le cadre de la semaine des Humanités océanes, Intermondes présente « Petit nord cherche grand sud » de Xadalu Tupã Jekupé.

À partir de photographies du XIXᵉ siècle de Charles Kroehle, conservées au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle, Xadalu propose une réinterprétation décoloniale : des collages, portraits et interventions urbaines qui redonnent voix et visibilité aux peuples autochtones.

Charles Kroehle - Collection Muséum La Rochelle

© Museum d’Histoire Naturelle de La Rochelle. Charles Kroehle, Crocodile de la lagune de Cuca-cum (Rio Ucayali, Pérou, vers 1888)

Le Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle possède en ses collections un album photographique unique. Il comprend 23 clichés de populations autochtones de l’Amazonie péruvienne (présentées comme « Indigènes de l’Amérique du Sud »), réalisés par le photographe français Charles Kroehle à la fin du XIXe siècle.  Cet album fait dialoguer le proche et le lointain, entre le monde occidental, d’où son genre est issu et pour lequel il est destiné, et les sociétés non industrialisées, convoquées pour témoigner d’une irréductible distance culturelle. Il s’insère dans un projet comparable à celui des herbiers, chers aux Naturalistes, en proposant des échantillons d’êtres humains typiques.
Xadalu © Intermondes Humanités océanes

Xadalu © Intermondes Humanités océanes

Ces photographies, qui font l’objet d’une enquête par l’historien Laurent Vidal, ont été présentées à l’artiste plasticien d’origine Guarani, Xadalu Tupã Jekupé. L’artiste propose leur mise en perspective avec celles qu’il réalise de populations guaranies marginalisées dans l’espace urbain de Porto Alegre (Brésil).
Xadalu © Intermondes Humanités océanes

Xadalu © Intermondes Humanités océanes

Une soixantaine de collages sont à découvrir dans les rues de La Rochelle, en dialogue avec les expositions présentées au Muséum d’Histoire naturelle, Musée du Nouveau Monde et la FLASH – La Rochelle Université.

Une œuvre puissante qui interroge nos héritages coloniaux et réinscrit la présence autochtone dans nos paysages contemporains.

Commissariat : Laurent Vidal.

Xadalu, biographie

Xadalu © Marguerite La Rochelaise

Xadalu © Marguerite La Rochelaise

Né à Rio Grande do Sul, Xadalu a des origines liées aux peuples autochtones qui habitaient historiquement les rives de la rivière Ibirapuitã. 

Les eaux qui ont baigné son enfance portent l’histoire de Guaranis Mbyá, Charruas, Minuanos, Jaros et Mbones – ainsi que des arrière-grands-parents et arrière-grands-parents de l’artiste. D’origine ethnique inconnue, ils faisaient partie d’un fragment indigène qui a survécu dans des maisons de boue et d’herbe aux abords d’Ibirapuitã, se consacrant à la pêche et vivant autour du feu même après l’extermination des villages de la région. 

La révélation de son nom spirituel guarani, Tupã Jukupé, lors du baptême Nhemongarai (rituel de dénomination), par le chef centenaire Karai Tataendy Ocã, fait partie de la reconnexion de Xadalu avec son ascendance indigène.

Aujourd’hui, il se définit comme un instrument de Nhanderu Tupã, car son travail est au service des communautés Guarani Mbya et est devenu une puissante ressource contre l’effacement de la culture indigène dans la région.

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